Chine: un puissant séisme fait au moins 126 morts au Tibet
Des personnes se rassemblent dans une zone ouverte à la suite de secousses sismiques à Katmandou, aux premières heures du 7 janvier 2025. ©SUNIL SHARMA / AFP

Un puissant séisme survenu mardi dans la région himalayenne du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, a fait au moins 126 morts et provoqué l'effondrement de nombreux bâtiments. Le tremblement de terre a été ressenti jusqu'au Népal voisin.

Le séisme d'une magnitude de 6,8 a frappé le canton de Dingri, situé non loin de la frontière sino-népalaise, à 09H05 (01H05 GMT), selon l'agence nationale chinoise chargée des séismes (CENC). L'institut d'études géologiques américain (USGS) a fait état d'une magnitude de 7,1.

Des vidéos diffusées par la télévision publique chinoise CCTV montrent des habitations de couleur blanche en haute altitude aux murs éventrés et aux toits effondrés, avec des pierres qui jonchent le sol.

D'autres images de la chaîne montrent des véhicules ensevelis sous des briques ou encore des clients d'une supérette fuyant le magasin au moment où le séisme fait tomber sur le sol les produits disposés sur les étagères.

Des pompiers en tenue orange sont arrivés sur les lieux de la catastrophe, au milieu de décombres et auprès de survivants et de personnes âgées emmitouflés dans des couvertures, selon des vidéos de CCTV.

"Quatre-vingt-quinze personnes sont mortes et 130 autres ont été blessées", a indiqué l'agence de presse officielle Chine nouvelle. 

"Les secousses ont été très fortement ressenties dans le canton de Dingri et aux alentours et de nombreux bâtiments se sont effondrés près de l'épicentre", a indiqué CCTV.

La Russie "partage la douleur" de la Chine après le puissant séisme meurtrier au Tibet, a écrit mardi le président Vladimir Poutine dans un court message adressé à son allié chinois Xi Jinping et publié par le Kremlin.

Températures glaciales

Dans la petite ville de Lhatsé, des vidéos géolocalisées par l'AFP montrent des débris éparpillés devant des restaurants dans une rue.

L'épicentre se situe à environ 370 km au sud-ouest de la capitale régionale Lhassa, selon les données du CENC.

Chine nouvelle a indiqué que les autorités locales se rendaient dans les différentes communes du canton de Dingri "afin d'évaluer les répercussions du séisme".

Les autorités ont envoyé de l'aide d'urgence, notamment des tentes en coton, des couettes et d'autres équipements utiles pour supporter les rudes conditions climatiques, a précisé l'agence.

Les températures y sont d'environ -8°C en journée et pourraient chuter à -18°C cette nuit, selon le Bureau national météorologique chinois.

Le canton de Dingri compte environ 62.000 habitants et se situe non loin du versant chinois de l'Everest.

Le président chinois Xi Jinping a appelé à "tout mettre en oeuvre pour mener à bien les opérations de recherche et de sauvetage ainsi que pour soigner les blessés", selon CCTV. "Il faut tout faire pour minimiser les pertes humaines" et "reloger les personnes touchées", a-t-il indiqué.

Si les tremblements de terre sont fréquents dans la région, le séisme de mardi est le plus puissant enregistré dans un rayon de 200 kilomètres au cours des cinq dernières années, a indiqué le CENC.

Des précédents meurtriers 

Au Népal, le séisme, qui a notamment été ressenti dans la capitale Katmandou, a frappé les zones situées autour de Namche et de Lobuche, tout près du camp de base de l'Everest.

"Cela a secoué assez fort ici, tout le monde est réveillé mais nous n'avons pas connaissance de dégâts pour le moment", a indiqué Jagat Prasad Bhusal, un responsable de la région de Namche, dans le nord-est du Népal.

L'Himalaya se trouve sur la ligne de fracture entre les plaques tectoniques indienne et eurasienne et connaît une activité sismique régulière.

En 2015, un tremblement de terre de magnitude 7,8 avait fait près de 9.000 morts et plus de 22.000 blessés au Népal, détruisant plus de 500.000 habitations.

Un séisme survenu en décembre 2023 avait fait 148 morts et des milliers de sans-abri dans la province chinoise du Gansu (nord-ouest).

Par Isabel KUA et Ludovic EHRET, AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire