Syrie: tensions persistantes à Lattaquié et près de Manbij
Des combattants affiliés à la nouvelle administration syrienne participent à un défilé militaire dans la capitale Damas, le 27 décembre 2024. ©OMAR HAJ KADOUR / AFP

La Syrie reste en proie à de nombreuses tensions samedi, tandis que le nouveau pouvoir, issu d’une rébellion dominée par les islamistes de Hay’at Tahrir al-Cham (HTC) et ayant renversé l’ancien président Bachar el-Assad, peine à imposer son autorité sur l’ensemble du territoire.

Opérations à Lattaquié

Les nouvelles autorités ont entamé une vaste opération de ratissage au sud de Lattaquié, principale ville de la zone côtière au nord-ouest et bastion de la minorité alaouite, dont est issue la famille Assad, “pour rétablir la sécurité et la stabilité” dans la matinée, selon une source de sécurité syrienne s’exprimant auprès de la chaîne Al-Jazeera.

“Les personnes qui ont refusé les procédures de règlement et remis des armes après la date limite seront poursuivies en justice”, a précisé cette source à la chaîne qatarie, avant d’ajouter que “les vestiges du régime sont devenus des hors-la-loi et constituent une menace pour la paix civile”.

Les autorités ont aussi annoncé l’arrestation “de membres des milices d'Assad et d'un certain nombre de suspects”, ainsi qu’avoir saisi “quantités d'armes et de munitions” de leurs mains, d’après l’agence de presse officielle Sana.

Simultanément, les forces de sécurité syriennes ont érigé un barrage sur la route menant à la base aérienne de Hmeimim, l’une des deux principales installations utilisées par les forces russes en Syrie, empêchant ainsi tout mouvement d’entrée ou de sortie, selon Al-Jazeera.

Plus tard dans la matinée, les renseignements russes ont affirmé que les États-Unis et le Royaume-Uni planifieraient des “attaques terroristes” contre cette base, sans pour autant donner plus de précision. En réponse, le niveau d’alerte aurait été relevé au sein de la base, selon le média saoudien Al-Hadath.

Au nord du pays, la campagne orientale d'Alep a connu une nouvelle escalade entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) – coalition dominée par les kurdes et soutenue par Washington – et les factions de l'Armée nationale syrienne (SNA), soutenue par Ankara, selon l’Observation syrien des droits de l’homme (OSDH).

Les FDS ont notamment visé des positions de la SNA avec des missiles près du barrage de Tishrin et du pont de Qara Qozak, situés sur la ligne de contact entre les deux belligérants à l’est de la ville de Manbij, a précisé l’OSDH.

Les forces proturques ont répondu par des tirs d'artillerie intensifs sur des positions kurdes au sud de la ville de Kobané d'Aïn el-Arab, faisant des victimes civiles et causant d'importants dégâts matériels, a ajouté l’ONG basée à Londres.

Arrestations vers Deir el-Zor

À l’est, les nouvelles autorités ont procédé à des arrestations à la périphérie de la ville d'Al-Mayadine, située dans la campagne orientale de Deir el-Zor, après des plaintes de résidents locaux, selon l’OSDH. 

Les individus concernés seraient affiliés à la brigade Al-Abbas, une milice irakienne inféodée à l’Iran, active dans la région avant la chute du régime Assad, précise l’ONG. Celle-ci précise également que des armes et des munitions ont été découvertes en leur possession.

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