Le président syrien Bachar el-Assad "a fui" la Syrie après avoir perdu le soutien de son protecteur la Russie, a affirmé le président élu américain Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.
"Assad n'est plus là. Il a fui son pays. Son protecteur, la Russie, la Russie, la Russie, dirigée par Vladimir Poutine, ne souhaitait plus le protéger", a écrit M. Trump qui prendra ses fonctions le 20 janvier.
Selon lui, la Russie "a perdu tout intérêt pour la Syrie à cause de l'Ukraine, où près de 600 000 soldats russes sont blessés ou morts, dans une guerre qui n'aurait jamais dû commencer et qui pourrait durer éternellement".
"La Russie et l'Iran sont actuellement affaiblis, l'une à cause de l'Ukraine et d'une mauvaise économie, l'autre à cause d'Israël et de ses succès au combat", a ajouté M. Trump.
L’État de barbarie est tombé
Le président français Emmanuel Macron s'est félicité dimanche que "l'État de barbarie" soit "tombé" en Syrie avec la chute du président Bachar al-Assad, mais il a souligné que la France resterait "engagée pour la sécurité de tous" dans la région.
"L’État de barbarie est tombé. Enfin", a salué le chef de l'État sur le réseau social X. "La France restera engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient", a-t-il ajouté, au regard des incertitudes entourant ce changement de régime.
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a averti que la Syrie ne devrait pas "sombrer dans le chaos" après la chute de Damas aux mains de rebelles islamistes et la fuite du président Bachar al-Assad.
Ce pays du Golfe a déclaré qu'il "suivait de près les développements en Syrie" et a souligné "la nécessité de préserver les institutions nationales et l'unité de l'État pour l'empêcher de sombrer dans le chaos", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a "félicité" lundi les Syriens après la chute la veille du président Bachar al-Assad et appelé à l'unité.
"Le Hamas félicite le peuple syrien frère pour son succès dans la réalisation de ses aspirations à la liberté et à la justice, et appelle toutes les composantes du peuple syrien à unir leurs rangs", indique-t-il dans un communiqué.
“Éviter le chaos”
Un haut responsable des Émirats arabes unis a lui exhorté dimanche les Syriens à travailler ensemble pour éviter "le chaos", dans la première réaction d'un pays arabe à la chute du président Bachar el-Assad après une offensive fulgurante des rebelles.
"Nous espérons voir les Syriens travailler ensemble et ne pas assister à un nouvel épisode de chaos", a déclaré Anwar Gargash, conseiller du président des Émirats arabes unis devant la conférence Manama Dialogue à Bahreïn.
M. Gargash a refusé de confirmer ou d'infirmer les informations selon lesquelles le président syrien se serait réfugié aux Émirats arabes unis.
"Il s'agit en fin de compte d'une note en bas de page de l'histoire", a-t-il déclaré devant le forum, interrogé sur le lieu où se trouve Bachar el-Assad.
"Je ne pense pas que ce soit important", a ajouté le responsable émirati, pressé de questions par les journalistes.
L'émissaire des Nations unies en Syrie, Geir Pedersen, a appelé dimanche à garder des "espoirs prudents" après la prise de contrôle de Damas par les rebelles islamistes, qu'il a qualifié de "moment décisif" mettant fin à un demi-siècle de pouvoir du clan Assad.
M. Pedersen a estimé dans un communiqué que les presque 14 années de guerre civile en Syrie ont été "un chapitre noir (qui) a laissé des cicatrices". "Aujourd'hui, nous regardons vers l'avenir avec des espoirs prudents d'ouverture (...) de paix, de réconciliation, de dignité, et d'inclusion pour tous les Syriens".
Le ministère chinois des Affaires étrangères a dit espérer que la Syrie "retrouvera la stabilité dès que possible", après la prise de contrôle de Damas par les rebelles islamistes et la fuite du président Bachar el-Assad.
La Chine a appelé lundi à trouver "une solution politique" en Syrie, après la chute du président Bachar al-Assad, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes.
"Nous souhaitons que toutes les parties concernées agissent dans l'intérêt fondamental du peuple syrien, afin de trouver rapidement une solution politique permettant de rétablir la stabilité en Syrie", a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse régulière.
Pékin "suit de près l'évolution de la situation en Syrie et espère que la Syrie retrouvera la stabilité dès que possible", a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
"La fin d'Assad représente pour des millions de personnes en Syrie un premier grand soulagement", a affirmé la cheffe de la diplomatie allemande, tout en mettant en garde contre l'arrivée d'autres radicaux dans le pays.
"Le pays ne doit pas maintenant tomber entre les mains d'autres radicaux, quelle que soit la forme qu'ils prennent. Nous appelons donc les parties à assumer leurs responsabilités envers tous les Syriens", a ajouté dans un communiqué Annalena Baerbock, au lendemain de la chute du président syrien Bachar al-Assad après une offensive fulgurante des rebelles.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié de "bonne nouvelle" la fin du régime de Bachar al-Assad en Syrie, tout en appelant à la protection de tous les groupes religieux et minorités du pays et à une solution "politique".
"Bachar al-Assad a opprimé son propre peuple de manière brutale, il a d'innombrables vies sur la conscience et a poussé de nombreuses personnes à fuir la Syrie, dont beaucoup sont arrivées en Allemagne", a réagi le chef du gouvernement allemand dans un communiqué.
Quant au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, il a déclaré que le “maillon central de l'axe du mal iranien” est tombé en Syrie, et ce, selon lui, en raison des frappes que l’État hébreu a menées contre l’Iran et le Hezbollah.
Il a ajouté qu’Israël ne permettra à "aucune force hostile" de s'établir à sa frontière, et a annoncé la rupture de l’accord de “desengagement” de 1974 sur le Golan.
Le Japon suit les derniers développements "avec grand intérêt", a déclaré Yoshimasa Hayashi, le principal porte-parole du gouvernement japonais.
"Nous espérons vivement que la violence cessera en Syrie le plus rapidement possible et que tous les Syriens pourront jouir de leurs droits humains fondamentaux, de leur liberté et de leur prospérité", a-t-il ajouté.
“Changé de main”
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré dimanche que le gouvernement syrien s'était effondré avec l'entrée des rebelles islamistes à Damas, faisant fuir le président Bachar el-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du parti Baas.
"Le régime d'Assad s'est effondré et le (pouvoir) dans le pays a changé de mains", a déclaré M. Fidan devant le Forum de Doha, qui se tient au Qatar. "Bien entendu, cela ne s'est pas produit du jour au lendemain. Cela fait 13 ans que le pays est dans la tourmente", a-t-il ajouté.
M. Assad est "probablement hors de Syrie", a ajouté M. Fidan lors du Forum de Doha. Il répondait à une question lui demandant où se trouvait le dirigeant syrien et si sa vie était en danger.
"Nous devons travailler très dur avec le peuple syrien, pas seulement avec la Turquie, mais aussi avec les acteurs régionaux, les acteurs internationaux, pour nous assurer que la période de transition se passe bien et sans heurts, que les civils ne subissent plus de dommages", a souligné M. Fidan.
"Nous devons être vigilants pendant cette période de transition. Nous communiquons avec les groupes pour nous assurer que les organisations terroristes, en particulier Daech et le PKK ne profitent pas de la situation", a ajouté Hakan Fidan.
“Quitté le pays”
Le Kremlin a affirmé dimanche que le président syrien Bachar al-Assad avait "démissionné de son poste" et quitté la Syrie, après l'offensive fulgurante de groupes rebelles menés par des islamistes radicaux qui a mis son armée en déroute.
"Suite aux négociations entre Bachar al-Assad avec un certain nombre de participants au conflit armé sur le territoire de la Syrie, il a décidé de démissionner de son poste présidentiel et a quitté le pays en donnant l'instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
La Russie a également affirmé que ses bases militaires en Syrie étaient en "état d'alerte" tout en assurant qu'aucune "menace sérieuse" ne pèse actuellement sur elles, malgré l'offensive fulgurante de groupes rebelles menés par des islamistes radicaux.
"Les bases militaires russes sur le territoire syrien sont en état d'alerte. Aucune menace sérieuse ne pèse actuellement sur leur sécurité", a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
L’Iran s’attend à la poursuite des “relations amicales”
L'Iran, soutien indéfectible du président syrien Bachar al-Assad, a indiqué dimanche souhaiter la poursuite de bonnes relations avec la Syrie, après l'entrée à Damas d'une coalition rebelle qui revendique le pouvoir.
"Les relations entre l'Iran et la Syrie ont une longue histoire et ont toujours été amicales", a souligné dans un communiqué le ministère iranien des Affaires étrangères, disant "s'attendre à la poursuite" de ce type de relations.
Avec AFP
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