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Le "Salon des Signatures"est organisé par les Éditions Artliban Calima. ©@artliban

Dans un Liban traversant une crise majeure, les éditions Artliban Calima organisent un “Salon des signatures” à Rebirth Beirut Space. Une dizaine d'auteurs y présenteront leurs œuvres, témoignages vibrants d'un pays entre espoir et résilience.

À l'initiative des éditions Artliban Calima, cet événement littéraire prend une dimension particulière dans le contexte actuel. Comme le souligne l'éditrice Nidal Haddad, "au moment où tout semble s'écrouler autour de nous, il nous reste ces mots que nous avons alignés avec amour, écrits avec passion, pour ne rien oublier, pour rêver, pour sublimer le désastre que le Liban traverse, pour que le livre demeure un objet qui ne meurt pas, pour que le métier du livre perdure au-delà de l'effondrement qui se vit au quotidien".

L'éditrice poursuit: “Au moment où la fête de la Nativité approche à grands pas, pourquoi ne pas penser à ceux que nous aimons et leur offrir un écrin de culture, un livre qui porte une dédicace et une signature originales? Parce que le livre est aussi une arme de résistance culturelle et sociale.” C'est dans cet esprit que le samedi 14 décembre 2024, de 12h à 17h, Rebirth Beirut Space accueillera un salon des signatures qui rassemble universitaires, médecins, journalistes et écrivains, tous unis par leur amour pour le pays du Cèdre.

Thilda Moubayed-Herbillon, universitaire et docteur en sciences de l'éducation, présentera son troisième ouvrage, Le Souffle du Liban (éditions Artliban Calima). Après un roman et une étude anthropologique sur la danse, l'auteure offre un recueil qui se veut porteur d'espérance et de beauté dans une période troublée.

Figure éminente de la médecine libanaise, le Dr Carlo Akatchérian, pédiatre et membre correspondant de l'Académie de médecine de France, dédicacera quatre ouvrages qui retracent différentes facettes de son parcours: Je les ai tant aimés, chronique de sa vie dédiée aux enfants; Gemmayzé mon amour, témoignage sur la guerre civile; Le Retour, qui explore le thème de l'émigration; et Un banc sous un noyer, une saga du Liban profond. Son dernier livre, Je ne te dirai jamais adieu, résonne comme une déclaration d'amour à son pays.

L'enseignant Élie Hayek, titulaire d'une maîtrise en lettres françaises de l'Université Saint-Joseph, propose avec Les Faux Arcs-en-ciel, un récit poignant sur l'adolescence pendant la guerre de 1975-1990. Son texte explore comment les espoirs de paix, tels des arcs-en-ciel après l'orage, se sont invariablement révélés être des mirages.

Le journaliste et critique d'art Edgar Davidian, ancien rédacteur en chef du magazine First Look, présentera Gaïa. Ce roman dresse le portrait d'une jeune Libanaise d'origine arménienne confrontée aux bouleversements du pays, notamment la tragédie du port de Beyrouth. L'œuvre oscille entre ombre et lumière, richesse et pauvreté, illustrant les contrastes saisissants du Liban contemporain.

Ramzi Farid Salamé, docteur en psychologie et professeur universitaire au Liban et au Québec, dévoilera Fragments de vie. Ce premier recueil d'écrits narratifs autobiographiques plonge le lecteur dans le quotidien d'un enfant puis adolescent au milieu du XXe siècle, offrant un témoignage précieux sur une époque révolue.

La chercheuse et journaliste, notre collègue à Ici Beyrouth, Sana Richa Choucair, docteure en langue et littérature françaises, présentera ses deux recueils de poésie: Caméléon sacré et Métamorphoses. Ces œuvres explorent les thèmes de l'évolution et de la transformation inhérentes à la nature humaine.

Marie-Thérèse Farra, poète confirmée avec dix recueils à son actif, signera Bahr el-Hawajes (“mer de préoccupations”), son dernier opus qui capture les oscillations du quotidien libanais entre angoisse et espoir, où les mots deviennent refuge face à une réalité difficile.

Pierre Richa, ancien professeur de Lettres françaises, présentera Mosaïque (Éditions Oser dire), un recueil poétique qui saisit des instants de vie intérieure et extérieure, témoignant d'une sensibilité aiguë aux mouvements de l'âme.

Nada Hanna dédicacera Kalima men al-kalb (“un mot du cœur”), un ouvrage dont la couverture est illustrée par l'artiste Bernard A. Renno. Le livre, publié par Dar Al-Bayan Al-Arabi, explore le patrimoine libanais, la figure de la mère, l'amour et la douleur, tissant une tapisserie d'émotions entre joie et mélancolie.

Gabriel Gemayel, passionné par l'histoire de la guerre du Liban, proposera Il était des nôtres, un récit poignant sur la recherche d'un père disparu lors des combats au centre-ville de Beyrouth. L'ouvrage s'élève contre l'amnésie collective entourant les disparus de la guerre civile.

Enfin, Zeina Zerbé, psychologue clinicienne et psychothérapeute, présentera Damour, l'assaut, le massacre et la chute de la ville (éditions Saër al-Mashrek, 2024). Cette étude approfondie, nourrie d'entretiens et d'une approche psychanalytique, examine les impacts des violences sociales et des traumatismes sur les échelles individuelles et collectives.

Ce salon des signatures, véritable célébration de la résilience culturelle libanaise, offre un espace où la littérature devient acte de résistance et de mémoire. À l'approche des fêtes de Noël, il propose aux visiteurs de découvrir ces œuvres qui, au-delà de leur valeur littéraire, constituent un témoignage vivant de l'histoire et de l'âme libanaises.

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