Qui sont les représentants des États-Unis et de la France pour la surveillance du cessez-le-feu au Liban?
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Le Liban, les États-Unis et la France ont nommé leurs représentants respectifs au comité international de surveillance du cessez-le-feu à cinq membres, conformément aux termes de l’accord convenu entre le Hezbollah et Israël.

Le général de brigade Edgard Lawandos de l'armée libanaise a été désigné pour représenter le Liban, tandis que la France a nommé le général de brigade Guillaume Ponchin et les États-Unis le général de division Jasper Jeffers. Le général Ponchin est attendu aujourd'hui à Beyrouth, tandis que le général Jeffers se trouve déjà sur place depuis quelques jours.

Qui est Guillaume Ponchin?

Le général Ponchin est un haut gradé français doté d’une vaste expérience dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies, ayant notamment été aux commandes de la mission de l’ONU au Mali.

Il a supervisé la réorganisation des opérations de l'armée française en Afrique. De juillet à décembre 2023, il a occupé le poste de chef d’état-major de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusca), où il a orchestré le retrait des 12.000 soldats de cette opération de maintien de la paix, conformément à la Résolution 2690.

Faits marquants de sa carrière

Né le 1ᵉʳ décembre 1971 à Marseille, le général de brigade Guillaume Ponchin a débuté sa carrière au sein de l’Armée de Terre, cumulant ainsi une expérience opérationnelle notable en Europe et en Afrique. Outre sa mission onusienne au Mali, il a participé à de nombreuses opérations sous commandement national (Sénégal 2000, Licorne RCI 2003 et 2007, Épervier Tchad 2010 et 2013), dans le cadre de l’Otan (SFOR 1999 et 2001, ISAF 2011) et de l’Union européenne (ECMM Albanie 1998, EUFOR RCA 2014).

Ces missions lui ont permis d’assumer des responsabilités de commandement dans des environnements politiques et opérationnels complexes, notamment en dirigeant une équipe de liaison et de suivi opérationnel en Afghanistan, en occupant le poste de chef des opérations conjointes au Tchad et en commandant un bataillon multinational en République centrafricaine. En RCI et en RCA, il a collaboré étroitement avec les forces de maintien de la paix dans les régions voisines, telles que l’Onuci et la Minusca.

Les débuts de sa carrière ont été marqués par deux expériences déterminantes. D’une part, une mission de six ans à Donaueschingen, en Allemagne, lui a permis de s’immerger dans une culture étrangère et de travailler quotidiennement dans un environnement multinational, affinant ainsi son approche méthodique de la gestion des crises. D’autre part, de 2013 à 2015, il a occupé diverses fonctions à Brive-la-Gaillarde, notamment celles de commandant d’un régiment de combat, de délégué militaire départemental et de commandant de base de défense. Cette période a été cruciale pour approfondir sa collaboration avec les institutions interministérielles et interservices, tout en consolidant les relations entre les forces armées et la population civile de sa région.

Le général Ponchin a ensuite enrichi son parcours au sein de l’état-major interarmées, assumant des fonctions stratégiques. De 2015 à 2017, il a occupé le poste de conseiller militaire auprès du directeur de la Gendarmerie nationale, renforçant la coopération interministérielle face à la menace terroriste en France.

Entre 2019 et 2021, en tant que chef de cabinet de l’état-major général des forces armées, il a coordonné la mise en place et la gestion de la première plateforme ministérielle dédiée à la gestion de la pandémie de Covid-19 au ministère de la Défense. Il a également piloté une analyse approfondie sur l’adaptation des forces armées aux stratégies hybrides contemporaines.

Il a ensuite servi pendant un an comme chef d’état-major de la Force expéditionnaire conjointe franco-britannique (CJEF), une unité binationale comptant jusqu’à 10.000 soldats, prête à être déployée rapidement pour des opérations de haute intensité.

En 2021, il a été nommé adjoint exécutif au chef des opérations interarmées. Pendant deux années marquées par des crises majeures, telles que la guerre en Ukraine, le retrait des forces françaises de Barkhane et l’opération “Sagittaire” au Soudan, il a contribué de manière significative aux prises de décisions stratégiques, tant sur le territoire national qu’à l’international.

Formation et distinctions

Ancien élève de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, le général Ponchin est également diplômé de l’École de guerre, du Centre des hautes études du ministère de l’Intérieur (CHEMI) et de l’Institut national des hautes études de sécurité et de justice (INHESJ). Salué pour son engagement et son service, il a été élevé au rang d'Officier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre national du mérite et a reçu la Croix de la Valeur militaire, assortie de trois citations.

Qui est Jasper Jeffers?

L'armée américaine a désigné le général Jasper Jeffers pour superviser le suivi et la mise en œuvre du cessez-le-feu négocié par Washington au Liban, entré en vigueur dans les premières heures du mercredi 27 novembre, a annoncé le Centcom dans un communiqué de presse.

Le chef du Commandement des opérations spéciales centrales accomplira sa mission aux côtés de l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, qui a joué un rôle clé dans la négociation du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au cours des dernières semaines.

Le général Jeffers est arrivé la semaine dernière à Beyrouth pour superviser la mise en œuvre du cessez-le-feu, a annoncé le Centcom.

Il a rencontré vendredi le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun, pour discuter du mécanisme de coordination entre les parties impliquées dans le Liban-Sud, comme l'a indiqué un communiqué de l'armée libanaise publié sur son compte X.

Le communiqué a précisé que “la cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah sera dirigée par les États-Unis et impliquera l'armée libanaise, l'armée israélienne, la Finul ainsi que la France”.

La mission du général Jeffers au Liban n'est pas sa première opération militaire au Moyen-Orient.

Le général de division a participé à l'invasion de l'Irak en 2003, menée par les États-Unis, où il a servi en tant que commandant de compagnie et responsable des opérations aériennes au sein du 2ᵉ bataillon, 75ᵉ régiment d'infanterie.

Il a également servi en Afghanistan en tant que conseiller auprès du commandant de l'opération Resolute Support, une mission militaire de l'Otan dans le pays.

Plus tard, il a été nommé chef de brigade au sein du Commandement des opérations spéciales des États-Unis, déployé en Irak et en Syrie pour lutter contre le groupe État islamique (Daech) dans les deux pays.

Carrière militaire de Jeffers

Jasper Jeffers a commencé sa carrière militaire en 1996, après avoir obtenu son diplôme de Virginia Tech, débutant comme officier d'infanterie. Il a d'abord été affecté au 4ᵉ régiment d'infanterie, 31ᵉ régiment, à Fort Drum, New York, où il a exercé les fonctions de commandant de peloton de fusiliers et de responsable des opérations.

Par la suite, il a occupé des postes de chef de peloton et d'officier exécutif au sein du 1ᵉʳ bataillon, 75ᵉ régiment d'infanterie, basé à Fort Hunter Army Airfield, en Géorgie.

Jeffers a poursuivi sa progression en tant que commandant de compagnie et responsable des opérations aériennes au sein du 1ᵉʳ régiment d'infanterie, 1/25ᵉ brigade de combat Stryker, stationnée à Fort Lewis, Washington.

Il a ensuite assumé plusieurs postes de commandement, notamment commandant de troupe et d’escadron, ainsi que commandant adjoint de brigade, au sein du Commandement des opérations spéciales de l’Armée américaine à Fort Bragg, en Caroline du Nord.

 

 

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