Avant le 8 octobre, le Liban commençait à sortir de sa torpeur économique. Le déclenchement unilatéral et illégitime de la "guerre de soutien" a précipité le pays dans la pauvreté et la ruine. Pour rien. Tout le monde se souvient des Libanais fuyant le pays au mois d’août, mettant un terme à une renaissance tant espérée.
Avant, les habitants du Liban-Sud vivaient tranquillement dans leurs maisons. Aujourd’hui, une soixantaine de villages sont détruits et inaccessibles.
Avant, les négociations avec Israël tournaient autour de 13 points litigieux le long de la frontière.
Aujourd’hui, nul ne sait si le Liban récupérera une partie de son territoire.
Avant, les tensions confessionnelles étaient contenues. Aujourd’hui, le cessez-le-feu, qui n’est rien d’autre qu’une reddition pure et simple de la milice pro-iranienne malgré les slogans creux de "victoires" illusoires, est plus que fragile. La majorité des Libanais n’est pas dupe et demande des comptes au Hezbollah.
Avant, les photos des "martyrs" donnant à Beyrouth un air de Téhéran, étaient critiquées mais imposées . Aujourd’hui l’immense majorité de la population ne supporte plus cette propagande.
Avant, la peur bridait les souverainistes. Aujourd’hui, partout, des voix s’élèvent pour dire: ça suffit.
Avant, l’élection d’un président était prise en otage et bloquée dans le but de faire imploser le pays et de mettre la main dessus. Aujourd’hui, il devient possible d’entrevoir un nouveau locataire pour Baabda.
Avant, l’équation peuple, armée, résistance était la doctrine officielle répétée par des automates dignes de la Corée du Nord. Aujourd’hui, seule l’armée régulière peut se draper de l’étendard du sauvetage. La présence, en parallèle, d’une seconde armée sous les ordres de l’Iran, n’est plus tolérée.
Avant, "l’équilibre de la terreur" était brandi comme l’arme ultime empêchant toute guerre. Aujourd’hui, tout le monde a compris que cela était totalement faux.
Avant, le pays était ouvert aux quatre vents de l’immigration, des trafics en tous genres et de l’impunité. Aujourd’hui, une surveillance internationale, pour ne pas dire une tutelle, se prépare à se mettre en place.
Le problème c’est que les premiers intéressés, les irréductibles du Hezbollah, feignent de croire et de faire croire qu’il n’y a pas d’avant et d’après. Et pourtant, les choses ont changé. À tout instant, le guerre peut reprendre. Encore plus violente. Le Hezbollah est face à un dilemme. Soit il accepte de rendre les armes, tel que stipulé dans l’accord de cessez-le-feu, soit il sera définitivement défait par une reprise des combats.
Avant, les erreurs d’appréciation et de stratégie ont conduit à une guerre dévastatrice. Qu’en sera-t-il après?
Einstein disait: "La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent." Au Liban, la folie est toujours une option.
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