L’armée israélienne a ciblé l’appartement d’un député du Hezbollah, Amine Cherri, à Barbour, tuant un de ses frères et blessant un autre.
L'armée israélienne a effectué, pour la première fois, mardi, en début de soirée, une série de frappes aériennes sur différents quartiers de Beyrouth, après avoir averti qu'elle ciblerait les branches d'al-Qard al-Hassan, l'institution financière du Hezbollah, à Ras Beyrouth, Moussaitbé, Mazraa et Zokak el-Blat. Le même avertissement a été lancé pour Saïda, Tyr, Baalbeck et Kassarnaba.
Les frappes sur Beyrouth ont été annoncées après une série de violents raids contre la banlieue sud de Beyrouth. Des avions de guerre israéliens ont largué des missiles sur vingt cibles dans la banlieue, alors que les attaques contre Beyrouth ont été menées par le biais de drones.
Un drone a d'abord visé un appartement dans le quartier de Barbour, dans le secteur de Mazraa, faisant dix morts et onze blessés. L’appartement visé est celui de la famille du député hezbollahi, Amine Cherri, qui n’y était pas. Un de ses frères, Mahmoud a été tué et un autre, Imad, a été grièvement blessé. Une autre frappe, la seconde de la journée, a ciblé Noueiri, suivie de deux autres, respectivement sur le quartier de Mar Elias et à proximité de l'ambassade du Koweït, dans le quartier d'al-Sultan Ibrahim. Noueiri a été ciblé une seconde fois en soirée. Khandaq el-Ghamik aussi, où un appartement a été détruit. Les drones de surveillance survolaient intensivement Beyrouth, pendant tout ce temps.
L'armée israélienne frappe un immeuble dans le quartier de Barbour au coeur de Beyrouth pic.twitter.com/MWHxT2YL1g
— Ici Beyrouth (@Icibeyrouthnews) November 26, 2024
Les frappes aériennes ont eu lieu quelques heures avant l’annonce d’un cessez-le-feu par Benjamin Netanyahou, au terme de la réunion du cabinet de sécurité israélien, qui a discuté et approuvé l’accord.
La panique s’est emparée des habitants de Beyrouth lorsque le porte-parole arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a émis plusieurs avertissements sans précédent pour la ville, annonçant un bombardement de leurs quartiers. Les gens ont immédiatement commencé à évacuer. D'énormes embouteillages ont bloqué toutes les sorties de Beyrouth, créant un véritable chaos alors que les gens cherchaient à s’enfuir en toute hâte.
Circulation bloquée dans tout Beyrouth, panique généralisée dans la capitale pic.twitter.com/jY3h2UuaJX
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Conformément à ces avertissements, les résidents devaient se tenir à 50 mètres des sites ciblés, contre 500 mètres habituellement, ce qui a intensifié le sentiment d'urgence et de peur.
Avichay Adraee avait d’abord annoncé que “dans les heures à venir, l'armée israélienne ciblera plusieurs succursales de l'association al-Qard al-Hassan, à Saïda, à Tyr et dans la Békaa, affirmant qu'elles contiennent “des fonds provenant du financement iranien et d'autres sources de revenus du Hezbollah”. “Ces fonds sont utilisés pour gérer et stocker les intérêts terroristes du Hezbollah”, a-t-il ajouté.
“Ces frappes infligeront un coup supplémentaire au réseau de financement iranien dont le Hezbollah dépend et qu'il utilise à travers cette association pour ses objectifs militaires”, a déclaré le porte-parole arabophone de l’armée israélienne.
Plus tôt dans la journée de mardi, Avichaay Adraee avait indiqué que “l'armée avait mené une série de frappes aériennes contre 20 cibles terroristes, lors d'une opération rapide de 120 secondes, impliquant huit avions de chasse, dans différents quartiers de la banlieue sud de Beyrouth. Parmi les cibles figuraient sept sites utilisés pour gérer et stocker les fonds du Hezbollah, ainsi que des centres de commandement, des dépôts de fonds et des succursales de l'association al-Qard al-Hassan”.
De plus, des fusées éclairantes israéliennes ont été tirées au-dessus du Sérail, à Beyrouth.
Le déchaînement de violence précédant le cessez-le-feu qui entrera en vigueur à 4h, mercredi, s’est poursuivi en soirée et dans la nuit. L’aviation israélienne a mené une série de raids meurtriers dans la Békaa et au Liban-Sud, notamment à Sarafand. Elle a plus particulièrement visé les postes-frontière ainsi que les voies de passage nord et est entre le Liban et la Syrie. Deux agents de la Sûreté générale ont été ainsi tués au poste-frontière de Arida, ciblé par une frappe. De diverses sources concordantes, les voies de passage entre le Liban et la Syrie sont toutes hors service. Il est intéressant de relever que cette série de raids a été lancée après la mise en garde adressée par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, au président syrien, Bachar el-Assad. Dans le discours qu’il avait prononcé en fin d’après-midi, mardi, pour annoncer le feu vert israélien à l’accord de cessez-le-feu, Benjamin Netanyahou avait averti ce dernier qu’il “jouait avec le feu”.
Plus tôt, le camp palestinien de Rachidiyé, à Tyr, a été visé pour la première fois. Trois personnes, dont un enfant, ont été tuées dans un raid israélien et vingt-deux autres blessées. Des restes humains ont été trouvés, nécessitant des tests ADN pour les besoins de l’identification. Les opérations de secours pour déblayer les décombres se poursuivaient en soirée.
Les frappes contre des branches de l’institution financière du Hezbollah se sont étendus à Saïda, et à Baalbeck, pendant que l’armée israélienne reprenait en soirée ses raids contre la banlieue sud de Beyrouth où une personne a été tuée à Hadeth et cinq autres autres ont été blessées.
Le bilan des victimes a encore une fois grimpé. le ministère de la Santé a annoncé 3. 823 tués et 15. 859 blessés.
Tard dans la soirée, le Hezbollah a annoncé avoir lancé des drones contre des "cibles militaires sensibles" à Tel-Aviv
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