Les Bourses occidentales ont fini dans le rouge vendredi, toujours froissées par la perspective d'un coup de frein de la banque centrale américaine (Fed) dans son processus d'assouplissement monétaire.
En Europe, Paris a fini la séance en recul de 0,58%, Francfort de 0,27% et Milan de 0,48%. Londres a fini à l'équilibre (-0,09%).
A New York, l'indice Nasdaq a dévissé de 2,24%, le Dow Jones a lâché 0,70% et l'indice élargi S&P 500, 1,32%.
"Les propos (du président de la Fed Jerome) Powell ont rendu la place sceptique quant à la trajectoire de taux, avec une possible pause en décembre plutôt qu'une baisse", selon Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.
Jeudi, Jerome Powell a fait valoir que la bataille contre l'inflation n'était pas encore gagnée et que l'économie restant résilient, il n'y avait pas de raison de se "hâter pour abaisser les taux".
Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de plus de 40% à l'hypothèse d'un statu quo de la Fed à l'issue de la dernière réunion de l'année, les 17 et 18 décembre, contre 14% seulement il y a un mois.
D'ici là, le marché aura pris connaissance d'une nouvelle série de données, ce qui pourrait modifier son appréhension de la situation économique des Etats-Unis.
Mais dans l'immédiat, "on voit s'évaporer un peu de l'excitation et de l'enthousiasme consécutifs à l'élection" de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, constate Angelo Kourkafas.
Pour ajouter à la morosité ambiante, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a repris son ascension, à 4,44%, contre 4,43% la veille en clôture.
Pharma et pub s'enrhument
Le secteur de la santé a continué à subir les assauts des opérateurs, fragilisé après la nomination de Robert Kennedy Jr au poste de ministre de la Santé du futur gouvernement Trump.
Vaccinosceptique, friand de théories sanitaires complotistes, ce descendant de la grande famille Kennedy inquiète de nombreux professionnels.
Les groupes pharmaceutiques Moderna (-7,34%) et Pfizer (-4,69%), qui dépendent pour partie des ventes de vaccins contre le Covid, ont été torpillés.
Le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic, qui fabrique le vaccin contre le mpox, s'est effondré de 17,43% à Copenhague.
Le français Sanofi a abandonné 3,27% et le franco-autrichien Valneva 6,84%. Astrazeneca a lâché 3,05% et GSK 3,88%.
Les grands groupes mondiaux de publicité, dont les groupes pharmaceutiques sont d'importants clients, ont eux aussi plongé. Robert Kennedy Jr s'est en effet déjà dit partisan de la suppression de la publicité pour les médicaments.
A Wall Street, Omnicom (-7,79%), IPG (-7,23%) et Clear Channel (-4,27%) se sont enfoncé.
A Paris, le géant Publicis a reculé de 5,42%.
Evotec tonique
La société allemande de biotechnologies Evotec (+21,32%), en difficulté, a confirmé jeudi soir avoir reçu une offre d'intérêt non contraignante de la société américaine concurrente Halozyme Therapeutics pour un rachat, proposant 11 euros par action.
Le pétrole dans le rouge
Les cours du pétrole ont chuté, toujours lestés par les inquiétudes des opérateurs quant à un possible surplus de brut à l'horizon 2025, ainsi qu'une baisse de la demande.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a perdu 2,09% pour clôturer à 71,04 dollars.
Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américaine, avec échéance en décembre, a décroché de 2,51% à 67,02 dollars.
Côté cryptomonnaies, le bitcoin évoluait à 91.820 dollars vers 21H55 GMT, prenant 4,09% après avoir culminé à plus de 93.000 dollars plus tôt dans la semaine, un nouveau record historique.
AFP
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