Larijani go home…
L'ancien président du Parlement iranien, Ali Larijani, s'inscrit au bureau d'enregistrement électoral à Téhéran le 31 mai 2024. ©AFP

Bon d’accord le titre est un peu fort pour un pays connu pour son sens de l’hospitalité. Mais la visite de Ali Larijani,ً conseiller du guide de la Révolution Monsieur Khamenei, c’est un peu comme ces gens qui s’invitent à dîner chez vous et qui s’éternisent alors que vous avez sommeil.

Cela dit, s’il a les bras chargés de matériel humanitaire et les valises pleines de dollars, il en faudrait 5 milliards au moins pour la reconstruction des dizaines de milliers de logements détruits par la faute des erreurs stratégiques successives de son pays, alors peut être, le million et demi de réfugiés de l’intérieur, qui ont tout perdu, lui feront un bon accueil.

Mais il est permis d’avoir des doutes. Si Monsieur Larijani, qui passe aussi par Damas, qui par pure coïncidence certainement, a connu jeudi soir de très violents raids israéliens, vient encourager les Libanais à continuer de servir de chair à canon pour la gloire des mollahs, franchement, il peut garder son discours guerrier et le tourner à l’adresse de ses collègues à Téhéran.

A sa décharge, il ne fait pas partie des faucons ( il est vrai que la nuance avec les colombes dans l’empire perse, ne saute pas aux yeux). Sa candidature à la dernière élection présidentielle n’avait pas été retenue pour cause de manque d’entrain révolutionnaire. Et cela c’est un élément en sa faveur.

Mais, la dernière chose dont auraient besoin les Libanais, c’est d’un énième appel à poursuivre vaillamment les combats qui ensanglantent leur pays. La ficelle devient un peu grosse. L’Iran fera partie des grands négociateurs concernant l’avenir du Liban. Qu’on l’accepte ou pas, c’est un fait. Il est urgent pour les dirigeants libanais qui vont le rencontrer de lui expliquer clairement que le pays ne souhaite pas rester l’appendice enflammé de la République islamique et que nous pourrions, par contre, lui fournir un méga-support symbolique et moral, le jour où son pays se lancera dans la guerre.

Pour la petite histoire, Monsieur Larijani, est depuis 2020 membre du Conseil iranien du…discernement. Si, si, véridique. Ça existe. Espérons qu’il apporte avec lui les fiches de ce conseil qui expliquent la bonne recette de ce discernement dont son pays semble si dépourvu.

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