Ripostera, ne ripostera pas. Il semble que les dés soient jetés. L’Iran ne peut pas faire autrement. Après avoir minimisé les attaques israéliennes du 26 octobre, les dirigeants de Téhéran n’ont pas pu cacher la gifle qui leur a été infligée. Une partie de leur programme balistique a été détruite. Sans oublier que les Iraniens ont découvert, stupéfaits, que leur armée, si fière dans les défilés, s’est… défilée face à l’aviation de chasse israélienne.
Les Iraniens ont bien compris que 100 avions de combat avaient décollé d’Israël, avaient traversé sans encombre l’espace aérien syrien et la formidable armée des Assad, puis l’espace irakien – rappelons, si besoin est, qu’une partie de l’armée irakienne est constituée d’une milice chiite inféodée à Téhéran, le célèbre Hachd el-Chaabi, tout aussi impuissant que ses collègues syriens –, pour ensuite traverser tout l’Iran, bombarder les objectifs prévus sous les yeux médusés, puis revenir à leurs bases. Aucune perte à signaler.
Vis-à-vis de la population iranienne, sidérée par autant d’incompétence, les mollahs se devaient de réagir. C’est une question d’honneur. Du coup, monsieur Khamenei a réuni des étudiants pour leur dire qu’ils allaient voir de quel bois il se chauffe. Mais comment faire un simulacre de riposte sans subir une seconde humiliation? C’est là qu’est intervenue la trouvaille de l’œcuménisme. C’est tout “l’axe de la résistance”, qui a démontré toute son intelligence, qui allait être mis à contribution pour riposter. Alors, là, le bazar (cœur de la révolution islamique) exulte.
Enfin, les muscles sont sortis et huilés. Sauf qu’il faut savoir lire le mollah couramment pour comprendre. En fait, pas question de prendre le moindre risque, c’est depuis l’Irak, peut-être le Yémen et, bien entendu, le Liban, fleuron de l’axe, que l’Iran répliquera. La ficelle est un peu grosse. Tellement grosse d’ailleurs que l’Ayatollah Sistani, la plus haute autorité religieuse chiite d’Irak, a appelé hier au respect de la souveraineté de son pays. C’est dire le peu d’empressement à servir de chair à canon de la part des Irakiens. Les précédents gazaouis et libanais sont là pour démontrer que ce n’est pas la panacée.
Pour mettre toutes les chances de son côté, la mollahrchie aurait même prévenu le Qatar, Bahreïn et l’Égypte de son projet, histoire d’être bien comprise par les Israéliens, sans trop les froisser. Sans froisser les Américains non plus. Parce que si Trump est élu, il s’est dit prêt à signer un nouvel accord sur le nucléaire. Alors pourquoi diable faire les malins maintenant? On se demande après cela ce qu’attendent les dirigeants libanais pour retourner leurs déclarations d’amour aux dirigeants de Téhéran en les encourageant à poursuivre leur combat… mais depuis leur territoire. Nous, on a notre dose. Merci
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