Poutine réunira 24 dirigeants étrangers au sommet des Brics, en Russie
Le président russe, Vladimir Poutine, lors du forum parlementaire des Brics à Saint-Pétersbourg, le 11 juillet 2024. ©Valery SHARIFULIN / POOL / AFP

Du 22 au 24 octobre, le sommet des Brics, bloc des pays émergents, réunira en Russie 24 dirigeants étrangers et le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, selon le Kremlin qui se flatte de “l'événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie”.

Du 22 au 24 octobre, se tiendra en Russie le sommet des Brics (acronyme de Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud et Chine), bloc des pays émergents.

24 dirigeants étrangers ainsi le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, devront se réunir à Kazan, sur les rives de la Volga, selon le Kremlin qui se flatte de "l'événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie".

Cette réunion est considérée comme un pied de nez aux sanctions occidentales imposées à la Russie. Elle intervient alors que Moscou gagne militairement du terrain en Ukraine et a forgé des alliances étroites avec les plus grands adversaires des États-Unis, à savoir la Chine, l'Iran et la Corée du Nord.

Les présidents chinois, Xi Jinping, et iranien, Massoud Pezeshkian, y sont attendus. Moscou table aussi sur la présence de l'indien Narendra Modi et du turc Recep Tayyip Erdogan.

Du fait de la présence de M. Pezeshkian, les participants au sommet devraient discuter aussi des guerres en cours à Gaza et au Liban, d’autant que l’Iran est en pleine escalade avec Israël.

Mais sur ces dossiers, la Russie semble vouloir garder des distances, se bornant jusqu'ici à appeler les parties à la retenue.

Alternative

Le grand sommet des Brics "vise à montrer que la Russie est non seulement loin d'être isolée, mais qu'elle a des partenaires et des alliés", assure à l'AFP l'analyste politique Konstantin Kalatchev, basé à Moscou.

Le Kremlin juge "crucial" de démontrer qu'"il y a une alternative aux pressions occidentales et que le monde multipolaire est une réalité", selon M. Kalatchev.

Réunissant "le Sud global et l'Orient" pour faire contrepoids, d'après Moscou, aux Occidentaux, les Brics doivent "construire brique par brique un pont vers un ordre mondial plus juste", a jugé le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

Le président russe, Vladimir Poutine, avait dû renoncer à se rendre au précédent sommet en Afrique du Sud. Il était alors visé par un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale en mars 2023, en raison de la déportation d'enfants ukrainiens dont Kiev accuse Moscou.

Moscou ne cesse de présenter son assaut contre l'Ukraine non pas comme une guerre de conquête mais comme un conflit provoqué par l'hégémonisme américain, malgré ses annexions revendiquées de régions ukrainiennes.

"La Russie cherche des relations qui se basent sur le droit international et non pas sur des règles établies par des pays en particulier, notamment les États-Unis", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, revendiquant le soutien de "la majorité écrasante des pays" du monde.

Pour les Occidentaux, la Russie est au contraire dans une logique de domination de ses voisins, et cherche à imposer une loi du plus fort à l'échelle internationale.

En présentant son "plan pour la victoire", le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d'ailleurs souligné qu'un succès de la Russie risquerait de faire des émules.

"Si Poutine atteint ses objectifs insensés - géopolitiques, militaires, idéologiques et économiques -, d'autres agresseurs potentiels auront le sentiment que les guerres d'agression pourraient leur être bénéfiques", a-t-il fait valoir.

Élargissement des Brics

Comptant quatre membres (Brésil, Chine, Inde et Russie) à sa création en 2009, le bloc des Brics a été rejoint par l'Afrique du Sud en 2010 et s'est élargi cette année à plusieurs autres pays émergents, dont l'Égypte et l'Iran.

La Turquie, un membre de l'Otan qui entretient une relation complexe à la fois avec Moscou et l'Occident, a annoncé, début septembre, vouloir rejoindre le bloc.

Selon M. Ouchakov, tous les pays membres des Brics seront représentés à Kazan par leurs dirigeants, sauf l'Arabie saoudite, qui enverra son chef de la diplomatie.

L'absence du prince héritier Mohammad ben Salmane, dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, qui est allé cette semaine à Bruxelles, a alimenté des spéculations sur d'éventuels désaccords entre les deux poids lourds énergétiques mondiaux.

"Il est clair que le Kremlin aurait aimé voir le prince héritier", estime M. Kalatchev, avant d'ajouter qu'au fond, "tout va plutôt bien pour le Kremlin".
 

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire