“Monsieur Aznavour”, l'ascension d'une légende
L'affiche du film “Monsieur Aznavour”, réalisé par Fabien Marsaud, dit Grand Corps Malade, et Mehdi Idir,qui sortira le mercredi 23 octobre en France. ©Photo DR

Le film Monsieur Aznavour explore la vie du chanteur français, révélant les luttes et triomphes qui ont forgé un artiste légendaire, dont l'empreinte sur la chanson française perdure six ans après sa mort.

Un chanteur. Une voix. Une légende. Charles Aznavour, avec sa stature singulière et son timbre inimitable, a marqué la chanson française de son vivant et bien au-delà de sa mort. Ses mots et ses mélodies ont bercé des générations entières pendant des décennies, touchant des millions de cœurs. Le film Monsieur Aznavour, qui sortira le mercredi 23 octobre en France avant de conquérir les salles belges, retrace la carrière tumultueuse de cet immense artiste qui voulait aller au bout de la terre. À travers un récit captivant, le biopic dévoile l'ascension d'un chanteur dont la renommée mondiale n'a véritablement fleuri qu'à la fin de sa vie, malgré un parcours semé d'embûches et de doutes.

Les “handicaps” d’Aznavour

Décédé en 2018 à l’âge de 94 ans, Aznavour n’a jamais caché les défis qu’il a dû surmonter pour atteindre les sommets. Dans son autobiographie, il liste avec franchise ses “handicaps” : “Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d'instruction”. Ces mots prendront vie tout au long du film, illustrant la force de caractère d'un homme déterminé à triompher malgré les obstacles.

Réalisé par Fabien Marsaud, dit Grand Corps Malade, et Mehdi Idir, ce film est leur troisième collaboration. Ils mettent en lumière le parcours d’un enfant d’Arméniens né à Paris, qui a su vendre plus de 100 millions d’albums et signer des titres emblématiques comme Emmène-moi et La Bohème. Le récit s’articule autour de son parcours, des premiers pas hésitants dans le monde du music-hall à la reconnaissance internationale.

L’acteur franco-algérien Tahar Rahim incarne un Aznavour acharné, consumé par un désir de revanche sur ceux qui doutaient de lui. Dans ce récit poignant, l'artiste se confronte à ses doutes tout en poursuivant avec détermination un rêve qui semblait, aux yeux de beaucoup, inaccessible.

Dimension authentique

Pour interpréter Aznavour, Rahim a subi une transformation complète, tant physique qu'artistique. Conscient que sa ressemblance avec le chanteur est limitée, il a suivi un entraînement intensif de six mois, apprenant le piano et consacrant six à huit heures par semaine à la pratique du chant. Cette immersion lui a permis de chanter lui-même les chansons d’Aznavour, ajoutant une dimension authentique à sa performance.

La première partie du film relate le mentorat d'Édith Piaf, qui prend Aznavour sous son aile à une époque où il peine à s'affirmer. Ce rôle est brillamment interprété par Marie-Julie Baup, qui incarne “la Môme” avec panache. Piaf, bienveillante mais exigeante, pousse Aznavour à se transformer, lui conseillant de subir une opération du nez qu’elle juge inesthétique. Cette relation tumultueuse et formatrice est au cœur du récit, marquant un tournant crucial dans la carrière du jeune artiste.

Les débuts et les fins

Au lieu de survoler les 90 années d'une existence riche et complexe, les réalisateurs ont d'abord envisagé de se concentrer uniquement sur les années de galère d’Aznavour. Finalement, ils ont opté pour un récit plus équilibré, mettant en avant sa transition vers le succès tout en n'ignorant pas ses débuts difficiles.

Le film, coproduit par un gendre d’Aznavour, dépeint également un homme en lutte avec les exigences de la célébrité, souvent en décalage avec sa vie de famille. “Si je dois tout négliger autour de moi, alors je le ferai”, dit son personnage, illustrant le prix personnel qu'il a dû payer pour réaliser son rêve. En somme, Monsieur Aznavour rend hommage à un artiste qui, malgré les obstacles, a su conquérir le monde avec sa voix unique et ses chansons intemporelles.

Avec AFP

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