Art Basel Paris: l'art contemporain renaît dans un Grand Palais restauré
Une installation de l’artiste John Chamberlain, "Balmywisecrack", devant le Grand Palais, à Paris. ©Thomas Samson / AFP

La foire internationale d'art contemporain Art Basel Paris, qui remplace la FIAC depuis 2022, revient au Grand Palais restauré, attirant professionnels et collectionneurs du monde entier pour célébrer l’art moderne et contemporain. 

La 3e édition de la foire internationale d'art contemporain Art Basel Paris, qui a remplacé la FIAC en 2022, a ouvert ses portes ce mercredi aux professionnels du secteur, dans un Grand Palais magnifiquement restauré après trois ans de travaux.

Dès le matin, une foule cosmopolite de collectionneurs, d’institutionnels et de marchands d'art s'est précipitée sous la grande verrière baignée de lumière, comme l’a constaté une journaliste de l'AFP. Robert Okuda Fitzpatrick, originaire de Los Angeles et propriétaire d’une galerie à Paris depuis 2021, a ainsi noté "une présence internationale renforcée, avec beaucoup d'Américains".

De Magritte à Giacometti, en passant par Picasso, les surréalistes ou encore Alighiero Boetti, représentant de l'Arte Povera avec ses immenses cartes du monde multicolores, toutes les tendances de l'art moderne et contemporain sont présentées jusqu'à dimanche dans la nef et certaines galeries du Grand Palais, récemment hôte des épreuves des Jeux de Paris et de la semaine de la mode.

Malgré un contexte de "ralentissement du marché" et une conjoncture mondiale incertaine, Art Basel Paris, leader suisse des foires d'art contemporain, accueille cette année près de 27 % d'exposants supplémentaires, avec 195 galeries issues de 42 pays et territoires, dont 53 nouvelles venues, a précisé Clément Delépine, son directeur, à l'AFP.

À l'entrée de la foire, quatre horloges affichent l'heure de Hong Kong, Bâle, Paris et Miami Beach, rappelant le calendrier annuel des grandes foires internationales qu'Art Basel organise.

Lit à baldaquin en papier

L'arrivée de cet acteur incontournable dans la capitale française, qui accorde une place de choix à la création émergente, "a renforcé l'intérêt des collectionneurs et institutions à l'international, nombreux à avoir participé aux premières éditions" au Grand Palais éphémère, selon M. Delépine. Cette structure temporaire, installée près du Champ-de-Mars, a accueilli la foire pendant les travaux au Grand Palais.

La galerie Anne Barrault se réjouit d'être présente dans le secteur principal, après s'être fait connaître dans le secteur Émergence. Elle met en lumière le travail de Marie Losier, réalisatrice d'un film sur Peaches, performeuse canadienne, aux côtés d'artistes femmes du Mozambique, du Liban et d'Argentine.

Également promue dans le secteur général, Marie Madec, directrice de la galerie Sans Titre, présente cette année le travail d'artistes "autour d'un temps suspendu, celui du repos et du corps non productif", dit-elle en montrant un lit à baldaquin en papier rouge vif. Un nouveau secteur, Premise, rassemble neuf galeries avec des propositions singulières, incluant parfois des œuvres antérieures à 1900. Parmi elles, Suela J. Cennet, Parisienne exilée à Istanbul où elle a fondé sa galerie The Pill en 2016, se concentre sur des questions sociétales telles que les féminicides, la violence, la dépossession et la mémoire collective. Cette semaine, elle a inauguré une antenne parisienne et présente une installation historique de Nil Yalter, pionnière du féminisme et lauréate du Lion d'or à la Biennale de Venise: "une robe des années 1920 haute couture de chez Lanvin, portée par l'épouse d'un ambassadeur ayant dansé avec des dignitaires nazis, questionnant la place de la femme dans les conflits", explique la galeriste.

Champignon géant

Dans le même secteur, la galerie espagnole Bombon attire l’attention avec des dessins érotiques originaux de l'artiste Nazario, pionnier de la bande dessinée underground espagnole des années 70.

Comme chaque année, des œuvres d'art et installations occupent également l'espace public, avec notamment la place Vendôme qui accueille un champignon géant de l'artiste allemand Carsten Höller, et le parvis de l'Institut de France où trône un arbre-serpent recouvert de fragments de miroir, œuvre de l'artiste franco-américaine Niki de Saint-Phalle (1930-2002).

Cette année, le Palais d'Iéna abrite le projet Tales & Tellers, soutenu par la maison Miu Miu, partenaire officiel de ce programme public de la foire. Il s'inspire de la commission cinématographique semestrielle Women's Tales, qui, depuis 2011, invite des réalisatrices telles que Mati Diop, Miranda July et Alice Rohrwacher à partager leur vision de la féminité, accompagnées d'installations et œuvres multimédias d’artistes comme Sophia Al-Maria, Cécile B. Evans et Jeong Geum-hyung, présentées lors des défilés de la maison depuis 2021.

Avec AFP

 

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