Foot: l'Angleterre mise sur Tuchel pour faire rugir ses \
Le nouveau sélectionneur de l'Angleterre, Thomas Tuchel. ©Ian Kington / AFP

L'Angleterre a confié les clés de son équipe nationale à l'Allemand Thomas Tuchel, troisième sélectionneur étranger de l'histoire des "Three Lions", chargé de faire d'un groupe talentueux mais jamais titré une machine à gagner bien huilée.

Le technicien âgé de 51 ans a été officiellement désigné mercredi pour succéder à Gareth Southgate, parti en juillet après un règne de huit années (2016-2024) ponctué par deux finales successives perdues à l'Euro.

Sa mission débutera le 1er janvier 2025, avec l'Anglais Anthony Barry comme adjoint et, dans le viseur, la qualification pour la Coupe du monde 2026 organisée au Canada, au Mexique et aux Etats-Unis.

"Fondamentalement, nous voulions engager une équipe d'entraîneurs qui nous donnerait les meilleures chances possibles de remporter un tournoi majeur, et nous sommes convaincus qu'elle y parviendra", a commenté le directeur général de la Football Association (FA), Mark Bullingham.

Lors du processus de recrutement, "Thomas a été très impressionnant et s'est démarqué par sa vaste expertise et son dynamisme", a ajouté le dirigeant, en première ligne pour éplucher les candidatures depuis juillet.

Dans cet intervalle, l'intérim a été confié à Lee Carsley, le sélectionneur des Espoirs, qui retrouvera son poste après les deux matches de Ligue des nations prévus en novembre.

Avec Tuchel, le pays d'origine du football s'offre un entraîneur à succès, à la stature internationale, rompu à l'exercice médiatique et reconnu pour sa capacité à faire progresser ses joueurs, notamment les plus jeunes, dans des délais resserrés.

Cela ressemble aussi à un pari: l'ancien entraîneur de Mayence et Dortmund, novice dans la fonction de sélectionneur, n'est jamais resté longtemps dans les clubs huppés qu'il a fréquentés, que ce soit le PSG, Chelsea ou le Bayern Munich.

Cela ne l'a pas empêché d'amasser des trophées, en Allemagne, en France et surtout en Angleterre, avec la prestigieuse Ligue des champions soufflée en 2021 au nez et à la barbe du Manchester City de Pep Guardiola.

 

Courte success-story à Chelsea 

Avec les "Blues" de Chelsea, qu'il a dirigés entre janvier 2021 et septembre 2022, Tuchel a écrit un success-story de courte durée mais qui a marqué les esprits outre-Manche.

Il s'était offert un rebond assez inattendu à Londres quelques semaines après avoir été licencié par le PSG, qu'il avait pourtant hissé pour la première fois de son histoire en finale de la C1.

Son retour outre-Manche s'accompagne d'une mission bien plus périlleuse: dépoussiérer l'armoire à trophées des Three Lions, désespérément vide depuis l'unique titre remporté au Mondial-1966 à domicile.

Pour y parvenir, il y aura la Coupe du monde 2026 d'abord et, s'il est encore là -la durée de son contrat n'a pas été précisée-, l'Euro co-organisé par l'Angleterre en 2028.

Avec Southgate, l'équipe au maillot blanc s'est stabilisée dans les hauteurs du football européen, mais elle a buté à deux reprises sur la dernière marche, en finale contre l'Italie en 2021 à Wembley, puis trois ans plus tard à Berlin face à une Espagne supérieure collectivement.

Le flegmatique Anglais a été vivement critiqué au pays pour le jeu jugé trop conservateur de son équipe, peu flamboyante malgré une abondance de biens, sur le terrain et le banc: Jude Bellingham, Declan Rice, Kobbie Mainoo, Bukayo Saka, Phil Foden, Cole Palmer, le capitaine Harry Kane...

Un sélectionneur venu d'outre-Manche sera peut-être moins perméable à la pression, constante et parfois démesurée.

Tuchel n'est que le troisième étranger à occuper ce poste après le Suédois Sven-Goran Eriksson (2001-2006) et l'Italien Fabio Capello (2007-2012).

La recette a en tout cas marché avec la Néerlandaise Sarina Wiegman, sélectionneuse de l'équipe féminine championne d'Europe en 2022 et vice-championne du monde en 2023.

L'influent tabloïd The Sun, réputé proche idéologiquement des conservateurs, a choisi l'humour grinçant pour accueillir Tuchel: "Fussball kommt nach hause" s'est affiché en Une, mercredi, soit la traduction allemande du célèbre "Football's Coming Home" ("le football rentre à la maison") chanté au stade par les supporters anglais.

Avec AFP

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