Olga de Amaral à Paris: une fusion de textiles et de feuille d'or à découvrir
Olga de Amaral à Paris, première rétrospective parisienne. ©Site officiel Olga de Amaral

La première rétrospective parisienne d'Olga de Amaral expose 90 œuvres mêlant coton, lin, crin et feuille d'or à la Fondation Cartier jusqu'au 16 mars, marquant la dernière exposition à son emplacement actuel.

La première grande rétrospective de l'artiste textile colombienne Olga de Amaral à Paris ouvrira ses portes ce samedi à la Fondation Cartier, présentant près de 90 œuvres qui mélangent de manière spectaculaire le coton, le lin, le crin et la feuille d'or. Cette exposition sera la dernière dans le bâtiment de verre du boulevard Raspail, puisque la fondation inaugurera ses futurs locaux, conçus par l'architecte Jean Nouvel, place du Palais-Royal à la fin de 2025. Certaines œuvres, comme de gigantesques tapis en patchwork de couleur rousse, sont suspendues à des tiges de fer et se répandent sur le sol. D'autres sont suspendues au plafond et imitent la pluie au moyen de milliers de fils soigneusement tressés.

Née en 1932 à Bogota et formée aux États-Unis à la Cranbrook Academy of the Arts, Michigan, Olga de Amaral est l'une des grandes figures de l'art textile, longtemps considéré comme "inférieur" et "essentiellement féminin" car associé à l'artisanat et au "travail domestique", précise Marie Perennès, commissaire de l'exposition. "Olga est la seule représentante de ce mouvement en Amérique du Sud. Et la spécificité d'Olga est d'avoir inclus dans son travail des textiles précolombiens, des textiles populaires", explique-t-elle à l'AFP. "Elle va les travailler jusqu'à leur donner ses lettres de noblesse, pour leur donner des dimensions monumentales".

Pendant ses études aux États-Unis, Olga de Amaral rencontre l'artiste d'origine portugaise Jim Amaral, qu'elle épouse en 1957. Avec son mari, elle s'installe à Bogota et crée une entreprise de tissus décoratifs. D'abord inspirée par les cultures indigènes de certaines régions de Colombie, elle expérimente rapidement avec les matériaux pour obtenir un aspect lisse, ce qui lui permet de jouer plus facilement avec des motifs géométriques. Elle commence par décorer des hôtels puis participe à des expositions, comme la Biennale de la Tapisserie à Lausanne (Suisse). Une visite au musée de l'or à Lima (Pérou) l'impressionne profondément et elle commence à utiliser la feuille d'or dans ses créations. Bogota lui consacre sa première grande exposition en 1993. Plus tard, la Tate Modern de Londres et le Museum of Modern Art de New York ont exposé certaines de ses œuvres.

Avec AFP

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