Un peu plus d’un mois et demi nous sépare de la fin du mandat du président Michel Aoun, le 31 octobre prochain. L’heure du bilan n’a sans doute pas besoin d’être sonnée… Le bilan, chaque Libanais le vit dans les épreuves qu’il endure dans les petits détails les plus menus de sa vie quotidienne. Mais en guise d’évaluation de ce sexennat qui touche à sa fin, la commémoration de l’assassinat du président Béchir Gemayel, le funeste 14 septembre 1982, permet d’esquisser, ou plutôt de rappeler, l’esprit dont devrait être imprégné le prochain président de la République. Un esprit de véritable homme d’État que Béchir Gemayel avait su exprimer haut et fort, sans louvoiement, dans le sillage de son élection à la Première Magistrature.
Pour l’heure, une constatation s’impose : sauf coup de théâtre de dernière minute, rien n’indique que le Liban sera doté d’ici le 31 octobre d’un nouveau président de la République… Il y a d’abord le facteur purement arithmétique qui constitue l’une des sources du blocage. Aucun des deux camps politiques en présence – le Hezbollah et ses alliés, d’une part, et la faction souverainiste et « contestatrice », d’autre part – n’est en mesure d’assurer à lui seul le quorum des deux tiers des membres du Parlement qui lui permettrait d’imposer son candidat à la présidence.
Cette impossibilité d’assurer le quorum requis pour que l’élection ait lieu s’accompagne parallèlement de la possibilité que chacun des deux camps a de provoquer un défaut de quorum par le biais du tiers de blocage dont il bénéficie.
Mais bien au-delà de cette arithmétique électorale, c’est en réalité les fragiles équilibres sociocommunautaires ainsi que le sort du système politique et constitutionnel qui sont aujourd’hui réellement en jeu. L’effondrement de tous les secteurs vitaux socio-économiques du pays (banques, commerces, hôpitaux, écoles, universités, administrations publiques, corps diplomatique, magistrature…), conséquence de la non-gouvernance et du pillage systématique du Trésor public, sur fond de dépréciation vertigineuse (et provoquée) de la monnaie nationale, n’est certainement pas une simple conjonction de crises sectorielles.
Cet effondrement général a été programmé avec minutie par le Hezbollah, grâce à la collusion active et l’affairisme insatiable de ses alliés locaux ; il a été l’aboutissement d’une machination diabolique, bien orchestrée, le but recherché étant de tout « mettre à plat », dans pratiquement l’ensemble des domaines d’activité, afin de reconstruire à partir de zéro, notamment au niveau du système politique et constitutionnel. Tout détruire afin de reconstruire sur de nouvelles bases, même si celles-ci sont susceptibles de saper les spécificités du tissu social libanais et la raison d’être du pays du Cèdre.
Ce bilan cataclysmique – tant au plan national qu’au niveau des sombres perspectives de l’échéance présidentielle actuelle – aurait pu être évité si le locataire de Baabda avait eu suffisamment d’audace pour imposer des limites à l’expansionnisme tentaculaire du Hezbollah. Il avait pourtant tous les atouts nécessaires pour juguler les ambitions débordantes de son allié pro-iranien : une large assise populaire (qui s’est, depuis, réduite comme peau de chagrin) ; une alliance (qu’il a rapidement saboté) avec un grand parti (les Forces libanaises) ; un important bloc parlementaire ; une forte présence au gouvernement…
Tous ces atouts ont été bradés par l’égo démesuré, l’affairisme et les petits calculs partisans du gendre, certes, mais surtout par un manque de courage politique de la part du président de la République – un manque de courage, tout court –, par une absence de «l’esprit Béchir Gemayel», l’esprit d’un peuple, pour reprendre le titre de l’ouvrage de feu Selim Abou, dont la deuxième édition vient de paraître.
Le bilan cataclysmique du sexennat que subissent aujourd’hui les Libanais est dû à l’absence de cet esprit de résistance qu’avait incarné Béchir Gemayel. Une résistance contre tous ceux qui cherchent à engloutir le Liban, à saboter tout effort d’édification d’un État. L’esprit dont devrait être doté le successeur de Michel Aoun doit se traduire dans les faits par un véritable souci de la chose publique, la capacité de savoir comment dire « non » au Hezbollah, non pas en sa qualité de parti chiite, mais parce qu’il est l’antithèse du projet d’édification de l’État et de la préservation d’un Liban pluraliste, libéral, prospère, ouvert sur le monde, porte-étendard de valeurs humanistes, défenseur des droits de l’homme et des libertés publiques.
L’esprit d’un peuple que nous ravivons dans notre mémoire chaque 14 Septembre est emblématique des fondements qui devraient dicter l’entreprise de sauvetage dont le pays a plus que jamais besoin aujourd’hui. C’est cet esprit de résistance (la vraie, la libaniste) dont devrait être imprégné le nouveau chef de l’État afin de faire revivre le vrai visage du Liban… Et permettre aux Libanais de reprendre, enfin, le chemin de la prospérité et du bien-être tant attendu.
Pour l’heure, une constatation s’impose : sauf coup de théâtre de dernière minute, rien n’indique que le Liban sera doté d’ici le 31 octobre d’un nouveau président de la République… Il y a d’abord le facteur purement arithmétique qui constitue l’une des sources du blocage. Aucun des deux camps politiques en présence – le Hezbollah et ses alliés, d’une part, et la faction souverainiste et « contestatrice », d’autre part – n’est en mesure d’assurer à lui seul le quorum des deux tiers des membres du Parlement qui lui permettrait d’imposer son candidat à la présidence.
Cette impossibilité d’assurer le quorum requis pour que l’élection ait lieu s’accompagne parallèlement de la possibilité que chacun des deux camps a de provoquer un défaut de quorum par le biais du tiers de blocage dont il bénéficie.
Mais bien au-delà de cette arithmétique électorale, c’est en réalité les fragiles équilibres sociocommunautaires ainsi que le sort du système politique et constitutionnel qui sont aujourd’hui réellement en jeu. L’effondrement de tous les secteurs vitaux socio-économiques du pays (banques, commerces, hôpitaux, écoles, universités, administrations publiques, corps diplomatique, magistrature…), conséquence de la non-gouvernance et du pillage systématique du Trésor public, sur fond de dépréciation vertigineuse (et provoquée) de la monnaie nationale, n’est certainement pas une simple conjonction de crises sectorielles.
Cet effondrement général a été programmé avec minutie par le Hezbollah, grâce à la collusion active et l’affairisme insatiable de ses alliés locaux ; il a été l’aboutissement d’une machination diabolique, bien orchestrée, le but recherché étant de tout « mettre à plat », dans pratiquement l’ensemble des domaines d’activité, afin de reconstruire à partir de zéro, notamment au niveau du système politique et constitutionnel. Tout détruire afin de reconstruire sur de nouvelles bases, même si celles-ci sont susceptibles de saper les spécificités du tissu social libanais et la raison d’être du pays du Cèdre.
Ce bilan cataclysmique – tant au plan national qu’au niveau des sombres perspectives de l’échéance présidentielle actuelle – aurait pu être évité si le locataire de Baabda avait eu suffisamment d’audace pour imposer des limites à l’expansionnisme tentaculaire du Hezbollah. Il avait pourtant tous les atouts nécessaires pour juguler les ambitions débordantes de son allié pro-iranien : une large assise populaire (qui s’est, depuis, réduite comme peau de chagrin) ; une alliance (qu’il a rapidement saboté) avec un grand parti (les Forces libanaises) ; un important bloc parlementaire ; une forte présence au gouvernement…
Tous ces atouts ont été bradés par l’égo démesuré, l’affairisme et les petits calculs partisans du gendre, certes, mais surtout par un manque de courage politique de la part du président de la République – un manque de courage, tout court –, par une absence de «l’esprit Béchir Gemayel», l’esprit d’un peuple, pour reprendre le titre de l’ouvrage de feu Selim Abou, dont la deuxième édition vient de paraître.
Le bilan cataclysmique du sexennat que subissent aujourd’hui les Libanais est dû à l’absence de cet esprit de résistance qu’avait incarné Béchir Gemayel. Une résistance contre tous ceux qui cherchent à engloutir le Liban, à saboter tout effort d’édification d’un État. L’esprit dont devrait être doté le successeur de Michel Aoun doit se traduire dans les faits par un véritable souci de la chose publique, la capacité de savoir comment dire « non » au Hezbollah, non pas en sa qualité de parti chiite, mais parce qu’il est l’antithèse du projet d’édification de l’État et de la préservation d’un Liban pluraliste, libéral, prospère, ouvert sur le monde, porte-étendard de valeurs humanistes, défenseur des droits de l’homme et des libertés publiques.
L’esprit d’un peuple que nous ravivons dans notre mémoire chaque 14 Septembre est emblématique des fondements qui devraient dicter l’entreprise de sauvetage dont le pays a plus que jamais besoin aujourd’hui. C’est cet esprit de résistance (la vraie, la libaniste) dont devrait être imprégné le nouveau chef de l’État afin de faire revivre le vrai visage du Liban… Et permettre aux Libanais de reprendre, enfin, le chemin de la prospérité et du bien-être tant attendu.
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