Washington et Moscou négocient des échanges de prisonniers
C'est l'un des rares domaines où les États-Unis et la Russie dialoguent encore. Moscou et Washington sont actuellement en train de négocier des échanges de prisonniers. Pour l'instant, un résultat concret n'est cependant pas encore atteint.

La Russie a confirmé jeudi 28 juillet négocier un nouvel échange de prisonniers avec les États-Unis, mais précisé qu'il n'y avait pas encore d'accord, peu après que Washington a annoncé avoir fait une offre "conséquente" à Moscou.

Ces pourparlers sont l'un des rares domaines où le dialogue russo-américain n'a pas été rompu en dépit des graves tensions liées à l'offensive russe en Ukraine. En avril, un premier échange avait pu avoir lieu.

Les négociations "sont menées par les autorités compétentes. Un résultat concret n'est pas encore atteint", a indiqué dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Rien à ajouter

"Étant donné qu'il n'y a pas d'accord finalisé, nous n'avons rien à ajouter" sur le sujet, a dit pour sa part le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien avec la presse.

Selon Mme Zakharova, les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine ont "en leur temps" ordonné la tenue de pourparlers en vue d'un échange de prisonniers, alors que le sujet revient régulièrement depuis leur sommet en juin 2021 à Genève.

États-Unis Russie Paul Whelan purge une peine de 16 ans de prison en Russie pour espionnage (AFP)

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken avait lui annoncé mercredi qu'il parlerait "dans les prochains jours" avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, pour discuter d'une offre américaine "conséquente" afin d'obtenir la libération de deux Américains détenus en Russie.

La diplomatie russe n'a quant à elle rien dit d'un tel appel, qui serait le premier depuis le lancement de l'assaut russe contre l'Ukraine le 24 février.

Selon plusieurs médias américains, il s'agirait d'échanger le trafiquant d'armes russe détenu aux États-Unis, Viktor Bout, contre Brittney Griner, une star du basket actuellement jugée après avoir été arrêtée en février en possession de cannabis en arrivant à Moscou, et Paul Whelan, qui purge une peine de 16 ans de prison en Russie pour espionnage.

Une inspiration pour le film "Lord of War"


M. Bout, arrêté en Thaïlande en 2008 et qui purge une peine de 25 ans de prison aux États-Unis, est surnommé le "marchand de mort", son parcours hors du commun a été l'inspiration du film "Lord of War" dans lequel Nicolas Cage joue un trafiquant d'armes des plus cyniques.

Les proches de M. Bout et de Mme Griner ont indiqué pour leur part ne pas être informés de l'état des discussions.

"Nous nous sommes parlés (mardi 26 juillet) au téléphone et Viktor ne sait rien de négociations entre la Russie et les États-Unis pour l'échanger", a déclaré l'épouse du détenu russe, Alla Bout, citée par l'agence Ria Novosti.

États-Unis Russie Le trafiquant d'arme Viktor Bout a inspiré le film "Lord of War" (AFP)

Les avocats de Brittney Griner ont déclaré dans la nuit ne pas avoir non plus été informés de pourparlers.

"Les avocats ne participent pas à des négociations. D'un point de vue légal, l'échange ne pourra avoir lieu qu'après l’énoncé du verdict (dans l'affaire Griner). Dans tous les cas, nous serons heureux si Brittney peut bientôt rentrer chez elle", a indiqué sur Telegram l'avocate Maria Blagovolina.

Prochaine audience début août 

Le procès est actuellement en cours, et la prochaine audience est prévue le 2 août. Mme Griner a témoigné mercredi devant la cour, indiquant avoir pris par erreur avec elle du cannabis médicinal alors qu'elle se rendait en Russie pour rejoindre l'équipe russe pour laquelle elle joue.

La jeune femme de 31 ans risque 10 ans de prison.

Plusieurs échanges russo-américains de prisonniers ont eu lieu par le passé.

En avril, l'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour des violences qu'il niait, a été échangé contre un pilote russe, Konstantin Iarochenko, incarcéré aux Etats-Unis depuis 2010 pour trafic de drogues en lien avec les FARC colombiens.

Avec AFP
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